Pour recoudre le lien social…

Je le déplorais ici en octobre déjà: Entre pro- et anti-vaccins, entre pro- et anti-pass Covid, le fossé s’approfondissait dangereusement, séparant des amis, déchirant des familles, rompant des relations…

Pourtant, «se parler au lieu de se taper» reste un beau précepte de non-violence. À condition bien sûr que «se parler» ne revienne pas à «se taper» avec des mots…

Qu’il est difficile d’écouter l’autre lorsque dès ses premiers mots, l’irritation nous gagne… Et que l’irritation nous gagne vite lorsque sont en jeux nos valeurs importantes…

Il n’en est que plus réconfortant, plus stimulant, plus joyeux, de découvrir la belle initiative de la SSUP – Société Suisse d’Utilité Publique –, intitulée «Nous voulons parler à nouveau».

Le dernier mail que j’ai reçu de la SSUP fait état de «plus de 35’000» signataires de leur appel #Chère Suisse. Qui dit ceci:

«Il est temps de renoncer aux clivages stériles.
Il est temps de faire place au respect et à la cohésion.
Il est temps de reconnaître à nouveau la richesse de la diversité des opinions.
Il est temps de retrouver l’envie et la responsabilité d’un dialogue constructif
.

La gravité de la crise actuelle fait vaciller les valeurs fondamentales de notre Constitution: notre détermination à dialoguer dans le respect de nos diversités, dans un esprit de solidarité et d’ouverture au monde.»

Comment mieux dire?
Ce ne sont pas 35’000, mais 8 millions de signatures qu’on souhaite à cet appel![1]

Des conseils pratiques

Mais ce n’est pas tout: À l’occasion des Fêtes de fin d’année, la SSUP a été plus loin, en proposant à chacune et chacun de renouer le dialogue avec «au moins une personne qui m’est proche et avec laquelle le contact est devenu difficile ou a été interrompu en raison de divergences d’opinion».  Et pour faciliter cette démarche (et sans doute éviter qu’elle ne soit que l’allumette d’un nouveau feu!) elle émet (ici) «quatre suggestions pour renouer le dialogue»:

1. Prendre conscience (comment vais-je aborder cet interlocuteur? Suis-je prêt à accepter ce que j’entends?…)

2. Essaie de te mettre dans la perspective de ton interlocutrice ou interlocuteur (sa vision du monde, ses sentiments et préoccupations…)

3. Exerce-toi à l’écoute active (résume ce que tu auras entendu, vérifie ta compréhension)

4. Formule des messages personnels (exprime ta vision sans la généraliser, sans attaquer les opinions divergentes…)

Ne dirait-on pas un manuel de conversation non-violente?

Alors oui, extra, suivons ces excellentes idées et demandons-nous quels fossés nous avons à combler, quels ponts à reconstruire…

Que 2022 soit l’année où nous recoudrons les déchirures du lien social – tel sera mon vœu pour cette année qui pointe le bout du nez[2].

Morges, le 29.12.2021 / Philippe Beck


[1]    Toute la population suisse… moins les 0 à 9 ans, en gros!

[2]    2022… C’est la notation d’une aire culturelle, adoptée bon gré mal gré par d’autres aires qui ont pourtant leur propre calendrier… Je me demande si, plus tard, on ne parlera pas de «l’an 3 de l’ère Covid»… Ca sonne un peu pessimiste, mais au moins ce serait vraiment universel!

2 thoughts on “Pour recoudre le lien social…

  1. J’approuve la recherche de dialogue de dialogue proposé par la SVUP. En communication non violente nous recherchons le besoin de chacun. En l’occurrence il s’agit de la préservation de la santé. Pour les non vaccinés c’est d’éviter le vaccin pour préserver leur intégrité physiologique. Pour les vaccinés c’est de se prévenir de la Covid par le vaccin. Je constate que ceux qui se font vacciner sont ceux qui ignorent tout des virus et de l’effet sur la cellule. Ils font confiance aux experts. D’autre part ceux qui ont quelques connaissances de neurologie cellulaire et qui ne confondent pas ARN messager du virus et ARN messager de la cellule et reconnaissent l’efficacité du vaccin se font vacciner en connaissance de cause.

    1. Mmmm… Attention à ces généralisations, cher Michel. Je crois qu’il y a autant d’ignorants parmi les vaccinés que parmi les non vaccinés… Et d’ailleurs on a le droit de faire confiance aux experts, non ? On ne peut être soi-même expert en toute matière, alors que faire de mieux ??
      Reste le problème de la prolifération d’experts, en matière de vaccinologie comme d’épidémiologie, depuis l’explosion (éclosion ?) du Covid. De manière très générale, c’est fou comme les catastrophes font surgir des experts… Mais bon, mieux vaut en sourire : Grincer des dents en use l’émail, paraît-il…
      Alors : sourions, en cette toute fin d’année…

Répondre à Philippe Beck Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *